Nos ancêtres les pharaons : Cinq siècles d'illusions sur l'Égypte ancienne de Jean-Loïc Le Quellec
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- 11 juil. 2024
- 2 min de lecture

Aujourd'hui, je vous parle d'un ouvrage de Jean-Loïc Le Quellec, "Nos ancêtres les pharaons : Cinq siècles d'illusions sur l'Égypte ancienne", publié par les Editions du Détour, et que j'ai gagné lors de la dernière Masse Critique Babelio.
Comme vous le savez, je suis une passionnée d'Histoire antique, et plus encore d'égyptologie. J'ai aussi eu, par le passé, le bonheur de découvrir cet auteur, spécialiste d'art rupestre du Sahara, et passionnant lorsqu'il aborde cette thématique. Il possède un style agréable et teinté d'humour.
"Nos ancêtres les pharaons" commence en 2023 lorsque Maître Gims fait rire la France en parlant de pyramides égyptiennes qui produisaient de l'électricité.
L'auteur rattache cette prise de position à un courant suprémaciste cherchant à démontrer que l'Histoire est née en Afrique noire, ayant transité par l'Egypte avant d'essaimer sur la Planète.
Il s'évertue alors à démontrer que les arguments des auteurs avançant un contact entre l'Egypte antique et le continent américain ne reposent sur rien de sérieux.
Sa démonstration est parfois intéressante, par exemple lorsqu'il explique que le fait d'avoir retrouvé de la nicotine sur les momies égyptiennes s'expliquerait par une consommation de plantes locales, comme le céleri, qui contient une molécule similaire.
Parfois aussi, son raisonnement assène sans véritablement démontrer, mêlant allègrement théorie reptilienne, ésotérisme, culte des extraterrestres aux interrogations d'archéologues controversés, pour plus facilement discréditer ces derniers.
Je m'attendais à ce qu'il évoque des controverses passionnantes comme la datation du Sphinx (remise en cause par son niveau d'érosion), l'existence d'une mythique salle cachée contenant les papyrus de Thot, voire les dernières découvertes de cavités inexpliquées dans la Grande pyramide ou dernièrement, sous le Plateau de Gizeh. Mais rien de cela !
Malgré un titre prometteur, qui aurait pu permettre d'étudier les apports réels de l'Egypte à la culture européenne, notamment par la Grèce, l'auteur a préféré le mode pamphlétaire.
En effet, il aborde uniquement les théories sur la diffusion de la culture égyptienne à travers le monde pour mieux les limiter à un complot de suprémacistes blancs au XIXe et début XXe repris ensuite par les suprémacistes noirs.
La dernière partie de l’ouvrage n’est alors plus qu’une analyse polémique, très éloignée d’une étude historique sérieuse, dans laquelle l’auteur se contente d’une pure diatribe contre ceux qu’il qualifie d’ « archéologues romantiques ».
Ce qualificatif sonne comme totalement péjoratif voire insultant dans sa bouche. Il se refuse à toutes études des arguments avancés par les tenants de l’ «Archéologie interdite », soucieux, quant à eux, de mieux comprendre la chronologie réelle de notre Histoire.
Et pourtant, la curiosité et l’interrogation étant le propre de l’Homme, il est vain de réfuter d’un bloc des théories souvent bien construites, par des auteurs qui sont loin d’être les farfelus qu’il évoque. La simple lecture de Graham Hancock (ou la vision de sa série Netflix) nous offre de nombreux points de réflexions, pour lesquels aucun historien n’a apporté, à ce jour, de réponses autres qu’évasives.
Je vous invite donc à découvrir par vous-mêmes les sujets qui vous interpelle, à vous faire un avis propre, mais à ne pas tout rejeter en bloc, pour des motifs idéologiques, comme Jean-Loïc Le Quellec nous le demande !
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