Maât, L'Ordre juste du monde de Bernadette Menu

Je ne crois pas vous avoir déjà parlé de ma passion pour l'Egypte antique et son Histoire. Je suis tombée dedans en classe de 6ème... en 1992 !

J'ai lu de (très) nombreux livres en la matière : des romans historiques d'abord, dont les Christian Jacq ont surement été les premiers. Des petits ouvrages de vulgarisation, des livres généraux plus complets, et beaucoup d'essais : biographies pharaoniques, études architecturales sur telle ou telle pyramide... Un certain nombre de livres attend encore dans ma bibliothèque de passer entre mes mains, et certains me rejoignent encore.

C'est le cas de ce petit opus écrit par Bernadette Menu : Maât, L'Ordre juste du monde, publié par les Editions Michalon, dont j'ai terminé la lecture il y a quelques jours.

Il s'agit d'un essai sur le concept même de la Maât, que l'auteur résume en "ordre et équité", ou de manière encore plus large : "L'ensemble des conditions qui font apparaître et renouvèle la vie".

L'autrice développe une thèse qui lui est propre, et parfois en contradiction avec d'autres égyptologues, à savoir que Maât n'a pas simplement deux visages, mais qu'elle est la représentation de deux concepts.

D'une part, Maât est l'ordre naturel et divin. Celui qui s'impose à tous, y compris à Pharaon, qui doit lui-même être juste, équitable et respectueux de ces règles invisibles. Telle est le sens de la représentation de ma photo n°1, où Pharaon offre Maât à Osiris.

Mais Maât est aussi la justice du quotidien. Elle règlemente les rapports individuels, sous le contrôle des vizirs et autre "juges", qui sont les serviteurs de la Déesse Maât. Elle est juste et équitable, et donc s'adapte au concret. Elle favorise une justice de la médiation et du compromis.

Elle préside aussi à la destinée des Hommes lors de la fameuse pesée de l'âme (photo 2) où, en toute équité, elle présente à la fois les "bons" et "mauvais" comportements de chacun. Il est donc toujours possible de rattraper des mauvaises actions par des bonnes !

Cet ouvrage est passionnant et enrichissant. Il développe un concept plus complexe qu'il n'y paraît, et qui mérite bien de se plonger dans ses 128 pages !