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1000 ans de jeux Olympiques (776 av.J.C. / 261 ap. J.C.) de Moses Finley et H.W. Pleket

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  • 16 juin 2024
  • 3 min de lecture

Dernière mise à jour : 18 avr.


On prend aujourd'hui un vol direct pour Olympie, site de la Grèce antique, pour remonter aux sources des emblématiques Jeux Olympiques.


Les historiens Moses Finley et H.W. Pleket nous conduisent à travers "1000 ans de jeux Olympiques (776 av. J.C. / 261 ap. J.C.)", en tournant les pages d'un petit ouvrage passionnant paru chez Tempus/Perrin.


Nous avons tendance à aborder la notion même de ces jeux en étant marqués par les filtres actuels : des jeux tous les 4 ans, un pays d'accueil qui change, des dépenses et constructions de plus en plus pharaoniques. Mais les premiers temps des Jeux en sont bien éloignés.


Ils naissent à Olympie, lieu d'un sanctuaire dédié à Zeus : pas de grande cité, pas de stade immense, juste, dans un premier temps, des jeunes hommes qui se réunissent au cours d'une journée pour honorer la Divinité, et s'affronter à la course. Si 776 avant JC est souvent évoquée comme date de la première session des Jeux, c'est avant tout une convention. Les sources sont très parcellaires : fouilles archéologiques, dédicaces de statues... Les textes des auteurs grecs, y compris les poètes qui ont vanté les qualités des victorieux, nous permettent, au fil des années, de disposer de plus en plus d'informations.


Les premières années, les épreuves semblent concerner essentiellement la course, puis seront introduites des disciplines phares telles que la lutte, la boxe, les courses de chars, le pancrace (une sorte de mix entre lutte et boxe) et quelques épreuves juniors.


Les lieux vont être, petit à petit, aménagés, pour accueillir les sportifs, les entraîneurs et le public. Toutefois, rien de grandiose. Les installations sont sommaires, tout se fait en plein air, sous la surveillance des temples et sanctuaires dédiés à Zeus, à Héra, et bien entendu, au grand héros des sportifs : Héraclès.


L'institution se codifie lentement. D'une durée d'une journée, les Jeux finissent par s'étaler sur une semaine, où alternent cérémonies religieuses et épreuves.


Les sportifs ont l'obligation de s'être entraînés pendant une dizaine de mois avant, et doivent arriver un mois avant le début des épreuves pour l'entraînement. Cette première phase joue un peu le rôle de « sélection » et donne lieu à un certain nombre d’abandons. Car, loin de la formule de Coubertin, l’important n’est pas de participer mais de Gagner. Seul le vainqueur est traité en héros et primé ! Les meilleurs n’hésitent pas, ensuite, à se « vanter », se faire dédicacer des poèmes, ériger des statues…


Le monde des Jeux est un monde masculin. Les femmes sont interdites sur le site. Les jeux permettent aux jeunes hommes de montrer leur valeur et leur vigueur. Ils concourent nus, la peau huilée, et rêvent de ressembler à Héraclès.


C’est aussi majoritairement un monde aristocratique, même s’il tend à se « démocratiser » au fil des siècles. Les familles de notables envoient leurs fils, formés dans les différents « gymnases » de Grèce, montrer leurs qualités. Dans un premier temps, aucun prix ne récompense le gagnant, à part le grand honneur d’être victorieux devant les Dieux. Mais, ensuite, les Jeux se développent. D’autres villes instaurent leur concours. Il y a alors le Circuit (les jeux les mieux côtés) et les autres. Et, dans ce cadre, les petites villes ont tendance à mieux récompenser, notamment pécuniairement, les victorieux.


Les années vont aussi voir les métiers du sport se professionnaliser : les « gymnases » des villes recrutent des entraîneurs (souvent des anciens sportifs, de famille peu argentée), les familles de notables paient des entraîneurs particuliers, et certaines villes commencent à subventionner des jeunes hommes peu aisés pour qu’ils concourent et leur rapporte les honneurs de la victoire.


Mais, pendant presque 1000 ans, Olympie restera Le lieu des Jeux les plus prestigieux, les Jeux Olympiques, apportant la gloire à leurs vainqueurs. Ils tomberont lorsque le monde romain, devenant chrétien, les écartera car n’étant qu’une manifestation de dévotion aux Dieux grecs.


Les auteurs du livre nous entraînent dans une fresque colorée, où nous suivons les entraînements et les combats où tout est permis. Ils mettent aussi en avant les vraies différences existant entre les Jeux antiques et actuels… différences qui deviennent une évidence à la lecture de cet essai.



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