Le Cercle des Byzantinistes d'Anne-Marie Cheny
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- 6 déc. 2024
- 2 min de lecture
Dernière mise à jour : 16 avr.

Je vous parle aujourd'hui d'un essai passionnant : "Le Cercle des Byzantinistes - Comment bibliothécaires, savants et voyageurs inventèrent Byzance (XVIe-XIXe siècle)" - écrit par Anne-Marie Cheny et publié par les Editions Les Belles Lettres.
Cette étude nous amène au cœur de la "République des Lettres" pour tenter de déterminer à quel moment les études byzantines, c'est-à-dire celles consacrées à la connaissance de l'Empire romain d'Orient, s'affranchissent des autres disciplines pour être vues comme un sujet propre.
La Renaissance prend corps alors que Constantinople chute en 1453. Les Lettrés byzantins s'échappent et rejoignent notamment l'Italie, où ils vont susciter un intense intérêt pour la culture gréco-romaine.
En France et en Italie, notamment, des hommes vont se mettre à collationner tout ce qui peut étancher leur soif de connaissances, qu'il s'agisse de livres ou de divers objets, qui rejoignent les cabinets de curiosités. A l'aide de puissants réseaux, les collectionneurs vont réunir des œuvres "grecques" dans lesquelles, dans un premier temps, les créations byzantines sont mêlées. Des hommes comme Nicolas-Claude Fabri de Peiresc joueront un rôle déterminant dans la structuration de la pensée. En échangeant entre lettrés, par courriers interposés, en favorisant les éditions, bilingue latin-grec, en annotant leurs lectures, ils vont, sans même complètement s'en rendre compte, poser les bases de la discipline. L'un des moments clefs sera la création de la Byzantine du Louvre, au XVIIe siècle, réunissant les sources historiques de l'Empire romain d'Orient.
Si, très officiellement, la première chaire d'études byzantines ne sera créée, en France, qu'à la fin du XIXe, la période charnière de la Renaissance sera bien celle qui aura permis de réunir les sources et de les structurer !
J’ai réellement savouré ce délicieux ouvrage, de surcroît très bien illustré, et qui nous fait partager avec chaleur la passion de l’auteur.
Il m’a d’autant plus charmée qu’il nous ouvre la porte des bibliothèques des Lettrés de la Renaissance. Avec l’avènement de l’imprimerie, le nombre d’ouvrages augmente progressivement, et nécessite, de plus en plus, une organisation. Des manuels vont même être publiés, pour donner des conseils sur la manière de les structurer ! Quel bonheur d’imaginer ces hommes, au milieu de leurs différents volumes, réfléchissant à la meilleure manière de disposer leurs livres (reliés ou non) sur leurs étagères ! L’Amour de la connaissance, la recherche du savoir le plus universel, guidaient ses collectionneurs et passeurs !
Si la curiosité vous anime, n’hésitez pas à vous lancer dans la lecture de ce passionnant essai !
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